LES OGM
Les OGM
Science revue n°14, Octobre – novembre 2003, nous servira dans un premier temps de référence.
La publication pose d’entrée la bonne question :
« Mais avant de rejeter en bloc les OGM, comme le fait la grande majorité des Français, sait-on bien exactement en quoi ils constituent et quels sont les risques qu’ils peuvent nous faire encourir ? ».
OGM veut dire organisme génétiquement modifié.
Un organisme est constitué d’organes qui sont en fait un agencement généralement ordonné de cellules.
Chaque cellule de l’organisme contient de l’ADN, une très grande molécule source de la formation, de l’organisation et du renouvellement de l’organisme.
Le gène est une partie, une portion d’ADN.
Un gène peut donc ordonner la création de telle ou telle molécule.
Un gène particulier de la cellule d’une fleur sera par exemple responsable de la couleur des pétales.
Modifier génétiquement un organisme consistera à apporter un gène d’une plante à une autre ou même le gène d’un animal à une plante.
Dans tous les cas, le gène transféré n’aurait pas pu dans des conditions normales passé d’une espèce à l’autre : c’est la transgenèse.
C’est en 1973 nous dit la revue citée que la transgenèse « a été appliquée , pour la première fois, à un microorganisme modèle, Escherichia Coli. » (une bactérie)
Une des grandes avancées fut l’introduction « du gène de la pyrale » dans le maïs et les premiers tests en plein champs à Colmar, aux USA et en Argentine.
En 1994 a lieu la commercialisation de la tomate Flavr Savr possédant une capacité de conservation élevée.
C’est la firme Calgène (USA) qui lancent cette tomate !
Suit en 1995 la mise sur le marché aux USA du maïs transgénique.
En 1996, l’Australie « autorise la culture en plein champs de trois plantes transgéniques.
Le 5 Février 1997 : »autorisation de mise en culture par la France du maïs Bt comprenant trois gènes de la société Novartis et de la fève de Soja. »
L’article devient de plus en plus intéressant !
« les risques pour l’environnement sont multiples.
Tout d’abord il y a ce que l’on appelle le flux de gènes : le nouveau gène introduit dans la plante pourraient aller contaminer d’autres espèces qui n’en ont pas du tout besoin.
Par exemple si les mauvaises herbes se dotaient de gène de résistance aux herbicides, on peut imaginer les conséquences… »
La reproduction des plantes passe par le pollen.
C’est lui qui va transmettre des gènes à une plante réceptive qui donnera des graines.
Si le pollen contient des gènes transgéniques, il y a des risques pour que les futures graines en soient porteuses.
Le flux de gènes est fortement probable dans le cas d’une plante cultivée qui pousse dans une région où des espèces de la même famille sont présentes.
Peu de risques donc avec le maïs originaire des Amériques.
De plus cette plante est bien trop « domestiquée » pour « survivre sans l’intervention de l’homme ».
Par contre dans le cas du Colza, c’est vraiment différent.
Le colza est capable de se croiser avec des crucifères voisines comme la ravenelle, la roquette et la moutarde des champs.
C’est le cas aussi pour la betterave.
En effet comment la plante se multiplie-t-elle en général ?
L’article de Wikipédia : Reproduction chez les plantes à fleurs ; est des plus simples !
La fleur représente l’organe sexuel des plantes à fleurs.
Les étamines produisent les grains de pollen qui contiennent les cellules reproductrices mâles, tandis que le pistil abrite l’ovule.
Donc pour qu’une plante se reproduise , elle a besoin de pollen d’une autre plante.
Ce pollen est apporté par vent ou par les insectes pollinisateurs (comme les abeilles).
Le texte de Wikipédia sur les OGM indique : « le conseil international pour la science, affirme que les OGM commercialisés ne sont pas dangereux pour la santé humaine et que les risques de dissémination sont correctement contrôlés. »
L’article parle aussi des échanges de gènes (une sorte de transgenèse) qui se réalisent sans l’intervention de l’homme.
Les rétrovirus sont des virus possèdant une enzyme , une molécule, la transcryptase inverse qui permet de transformer l’ARN du virus en ADN.
L’ARN est une copie d’une région d’un brin d’ADN.
En fait ce n’est pas vraiment une copie, mais le début d’une différenciation d’avec l’ADN puisque L’ADN est une chaîne de nucléotides notés ACGT et que l’ARN est une chaîne de nucléotides notés ACGU.
A est un nucléotide particulier, C en est un autre…
L’ARN est une molécule intermédiaire dans la fabrication des protéines.
C’est l’ARN qui va en effet servir de base à l’organisation de la protéine.
Dans une cellule, c’est l’ADN qui donne de l’ARN puis une protéine (en généralisant).
Le rétrovirus est si petit qu’il n’a pas la place de contenir l’ADN.
L’ARN étant une portion , il est suffisamment petit pour être contenu dans le virus.
Les rétrovirus font l’inverse du processus des cellules.
C’est l’ARN qui va servir de base à a réalisation d’ADN.
Le rétrovirus injecte son ARN dans la cellule : cette dernière étant plus volumineuse elle peut contenir une molécule plus grande comme l’ADN viral.
Les rétrovirus sont donc des parasites des cellules.
Il se reproduit grâce à la cellule contaminé.
En résumé : le virus se fixe sur la cellule.
Fusionne avec elle au niveau de la membrane et injecte son ARN dit viral qui est traduit grâce à la transcriptase inverse en une portion d’ADN viral.
Cette portion s’introduit dans le noyau de la cellule contenant l’ADN cellulaire et s’y intègre.
L’ADN de la cellule a une nouvelle partie correspondant au virus.
La cellule, par son travail habituel va maintenant sécrétée de l’ARN viral qui va servir de base à la formation de protéines virales.
Le virus s’est reproduit et peu infecté d’autres cellules.
Il y a donc eu naturellement un transfert de gène d’un virus à une cellule.
D’autres processus existent aussi.
Cet article nous indique aussi que c’est en 1973 qu’un « gène humain codant l’insuline est introduit dans la bactérie E. Coli afin que cette dernière puisse produire de l’insuline (hormone utilisée pour traiter le diabète).
Et c’est en 1995-1996 , que le soja RoundUp Ready est commercialisé aux USA par l’entreprise Monsanto.
Ce maïs est résistant à l’herbicide RoundUp.
D’accord pour l’Insuline puisqu’elle est produite en laboratoire, en espace fermé mais pas pour la culture en plein champs.
L’article : Les dangers des OGM de Greenpeace, souligne le fait que la culture d’OGM est possible car on utilise un désherbant actif sur toutes les plantes : plus rien ne peut alors pousser … sauf la plante génétiquement modifiée car elle inactive le désherbant.
Mais que se passe-t-il si ce gène est transmis aux plantes indésirables ?
Elles risquent elles aussi de résister aux doses d’herbicides et le problème initial de la lutte contre les « mauvaises herbes » est à nouveau présent.
Le texte parle aussi des risques pour l’agriculture biologique : que se passe-t-il si en utilisant des plantes génétiquement modifiées (on a donné à la plante la capacité de produire la toxine Bt) massivement , des résistances se produisent ?
L’arme la plus utilisée par les agriculteurs biologiques sera alors devenue inefficace.
La résistance des ravageurs : La bactérie Bacillus Thurigensis produit une toxine utilisée en agriculture biologique comme pesticide .
Mais dans certains pays comme la Malaisie, le Japon,… des parasites ravageurs des cultures s’y sont adaptés : c’est la résistance !
Quels sont les pays les plus grands producteurs de plantes OGM ?
En 2005, il s’agissait de la Chine, des USA, du Canada et de l’Argentine.
Les rendements ont-ils augmentés ?
Pour le soja il suffit de lire l’article : Le soja OGM. Durable ? Responsable ? à la partie « Rendement » et réalisée par M. Antoniou (2010) :
« Les médias répètent souvent, sans faire preuve d’esprit critique,
que le soja transgénique a un meilleur rendement. Mais ce n’est
pas exact.
Au mieux, les cultures OGM ont une productivité équivalente à
celle des cultures conventionnelles, mais le rendement du soja
transgénique est constamment plus faible. Un examen de plus
de 8 200 essais de variétés de soja réalisés dans des universités
aux États-unis a montré une diminution du rendement de 6 à
10 pour cent du soja OGM RR par rapport au soja non-OGM.71
Des essais sur le terrain du soja OGM et non-OGM montrent
que la moitié de la baisse de productivité est imputable à l’effet
perturbateur du processus de transformation génétique.72
Cependant, on a aussi observé que le glyphosate réduit la
résistance et le rendement des cultures (voir « Le glyphosate a
des effets négatifs sur les sols et les cultures »).
Des données venant d’Argentine montrent également que les
rendements du soja OGM sont équivalents ou inférieurs à ceux
du soja non-OGM.73
Les allégations selon lesquelles la nouvelle génération de soja
RR de Monsanto, le soja RR 2, a un meilleur rendement, ne se
sont pas concrétisées. Aux États-unis, une étude menée auprès
d’agriculteurs ayant semé du soja RR 2 en 2009 a conclu que
la nouvelle variété « n’a pas répondu aux attentes [en matière
de rendement]. »74 En juin 2010, l’État de Virginie de l’Ouest a
ouvert une enquête sur Monsanto pour avoir annoncé de façon
trompeuse dans sa publicité que le soja RR 2 avait un meilleur
rendement.75 »
La famine a-t-elle reculée ?
Puisque le président Américain Bush a déclaré , fin Mai 2003 : « Nos partenaires en Europe gênent cet effort » et « cela a fait que de nombreux pays africains n’ont pas investi dans les biotechnologies par crainte que ces produits ne puissent entrer sur les marchés européens.
Les gouvernements européens devraient rejoindre et non s’opposer à la cause de la lutte contre la famine en Afrique. » ; nous devons donc nous attendre à ce que dans les pays ayant acceptés de cultiver massivement en plein champs des plantes OGM, la famine ait reculé !
Prenons un pays comme l’Argentine.
L’article : Argentine, un cas d’école du Monde diplomatique (Avril 2006) va nous aider.
Il y est expliqué que le nombre d’exploitations agricoles a baissé de 25%.
M. Alfredo Bel déclare : « le soja exclut les petits et moyens producteurs ».
Résultat, les producteurs sont souvent obligés de quitter leur terre.
L’Argentine est frappée par la famine !
Le cas de l’Argentine prouve que ce ne sont pas les OGM qui vont contribuer à la baisse de la faim dans le monde.
Les journaux vulgarisant les travaux scientifiques ont montré que le coton OGM provoquait une invasion de punaises ravageant des hectares et des hectares de cultures.
Et pour ceux qui considèrent le risque de flux de gènes comme faible, il y a les remarques de Cynthia Sagers et Meredith Schafer (biologistes à l’Université de l’Arkansas) dans le sujet d’agronomie de science et vie d’Octobre 2010 qui ont prouvés l’existence d’un colza résistant à l’herbicide glyphosate (qui est l’agent actif du Roundup).
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