médecine des 7 directions

Les 7 directions et la médecine


 

Un grand nombre de peuples anciens ne se référaient pas seulement à 4 éléments comme on le trouvait en médecine ancienne des Grecs de l'antiquité.

Ils ne s'arrêtaient pas non plus à un cinquième, synthèse de tous les autres (Aether) ni à l'espace ou vide ou akasha de la médecine ancestrale de l'Inde par exemple.

Pour les peuples plus anciens encore, on se référait à 7 directions et on y associait 7 constituants de l'Univers et 7 parties du corps (la tête, le cou, le tronc, et les quatres membres).

Les 7 directions étaient souvent assoicaient au Père-Ciel (au-dessus ou Zénith), à la Terre-Mère (au-dessous ou Nadir), au centre et aux quatre directions (Est, Ouest, Sud et Nord).

Chez les Zuni, des couleurs et des animaux sont associés à ces 7 parties du cosmos.


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Les Qero des Andes partagent aussi cette représentation: d'après la lecture d'un texte écrit par Andrés Felipe Pérez Velasco et intitulé, La Misha andina como método para la auto-educación (La Misha de la cultura peruana Q’ero para las historias de vida en clave existencial )


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En Europe, les Celtes associaient 7 arbres de leurs forêts à la Déesse-Mère de la Nature.


 

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Dans son livre Médecine et magie africaine ; de Dominique Traoré on découvre:


 

Moments propices à la récolte des plantes médicinales:

L'homme est né sous l'un des groupes d'étoiles suivantes: Sainsou (dimanche) ; Gamarr ou Gamarrou (lundi), Mariech (mardi), Outaridou (mercredi), moustarii (jeudi) , Zouhourath (vendredi), Zoual (samedi) .

Lorsqu'une personne tombe malade, la récolte de la plante (ou des plantes) destinée à lui rendre la santé est faite au jour correspondant à celui de sa naissance et à une heure qui varie avec le groupe d'étoiles sous lequel elle est née.

Un exemple: Mamadou, né sous Zouhourath est souffrant. Le médicament qu'on luidestine est cueilli un vendredi au cours de la période qui va de deux heures à trois heures de l'après-midi.

Lorsqu'on ignore le jour de naissance d'un malade, on se base sur celui du début de sa maladie.”


 

Le livre Medicina tradicional venezolana ; de A. Pollak-Etz ; explique que le guérisseur Claudio Guevara classait les plantes et leurs usages en fonction des 7 jours de la semaine et des astres.

 


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Cette méthode se retouve chez Paracelse qui associait les 7 astres aux plantes.

De même pour Albert le grand et différents auteurs.


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Les peuples d'Amazonie (et autres) expliquent dans leurs mythes que de la mort d'un Ancêtre, d'un Héros, est apparu sur le lieu de la tombe, des plantes qui sont assoicées à chaque parties du corps.


 


 

Selon le document : Ethnopharmacologie en Bolivie : une riche cosmologie


 

Un des mythes Tacana explique la naissance du monde connu de la manière suivante : "au bout d'un moment, un homme mourut. De ses jambes naquit l'arbre de Bibosi, de ses bras naquit le Bibosi noir, de ses intestins, les lianes, de ses testicules et de son pénis Sayal, le palmier aux fruits en forme de testicules. De ses poumons et de son cœur naquit Pajaja, la papaye de la forêt. De son dos s'envolèrent les abeilles Eaua guasa, celles qui partagent leur ruche avec les termites, de ses reins perça la tige de Budhubuy et de sa colonne vertébrale la bambou Penene. Son sang donna le latex du Bibosi, de son urine épandue se forma un gigantesque lac dans les montagnes, de ses ongles vinrent les coquillages, de ses doigts l'herbe Noa. De sa tête naquit l'étoile Uena etuaji, celle que l'on peut voir à l'aurore, qui ne bouge ni ne scintille..."

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Bastien Beaufort explique dans sa thèse: “La fabrique des plantes globales » que :

« dans l’interprétation du mythe Sateré Mawé de la naissance du waraná. Ainsi, ce dernier rend explicite l’acte de domestication primordial de la plante par les Mawé. Au cours de cette histoire, plusieurs événéments conduirent à l’assassinat, par ses oncles, du fils d’Onhiamuaçabê, gardienne du jardin de Nusoken405. Suite à cette vendetta, celle-ci planta les yeux de son enfant qui devinrent ensuite les premiers plants de guaraná »


 

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« Elle lui arracha tout d’abord l’œil gauche et le planta. La plante qui naquit de cet œil ne servit à rien, cependant ; c’était celle du faux guaraná (waraná rana). Elle lui arracha, ensuite, l’œil droit et le planta. De cet œil naquit le waraná véritable (waraná sese). » (Pereira 1954 : 123. Nous soulignons) »


 

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Et cela se retrouve dans les Andes avec la Coca : le texte nommé: Le renard mutilé, le renard éclaté ; de Palmira La Riva ; nous apprends ceci :


 

« Les différentes modalités de la déstructuration du corps (disjonction, éclatement ou encore mutilation) constituent un thème récurrent dans la mythologie et la tradition orale andines à l’époque coloniale comme aujourd’hui 19. Nous trouvons, en effet, de nombreux cas de morcellement du corps dans divers contextes, remplissant des fonctions différentes, mais revêtant toujours une importance toute particulière. La déstructuration du corps joue aussi un rôle important au sein des représentations sociales et symboliques. Elle est une étape essentielle du parcours initiatique du chamane, dont le corps touché par la foudre éclate, puis se reconstruit, marquant son nouveau statut de spécialiste rituel. Mentionnons aussi l’extrême « ouverture » et la dislocation du corps de la femme ayant accouché et qui exige une pratique thérapeutique ad hoc afin d’être « refermé » (La Riva, 2000).


 

À partir de l’exemple du renard et d’autres figures mythiques, nous retiendrons que la dislocation corporelle est à l’origine de la fertilité végétale et animale. Fertilité qui, signalons-le, car cela nous semble essentiel, donne accès à la culture car il s’agit de la naissance des plantes cultivées. Nous ne prendrons, parmi l’abondante littérature qui traite de ce thème, que quelques exemples 20. Lévi-Strauss signale par ailleurs (1983 : 267) que de nombreux mythes du Nouveau Monde sur l’origine des plantes cultivées font naître celles-ci des différentes parties du corps d’un être féminin ou masculin.


 

Le mythe de Pachacamac-Vichama 21

Au début de l’humanité, aux temps primordiaux, Pachacamac créa un couple humain mais il ne leur donna pas d’aliments. C’est ainsi que l’homme mourut de faim, laissant la femme toute seule. La femme fit part de son mécontentement au soleil, qui la féconda et dont elle eut un enfant. Pachacamac, furieux de cette intervention du soleil, prit le nouveau-né et le mit en morceaux, le dépeça, enterrant ensuite les différentes parties de son corps. C’est ainsi que surgirent de ses dents, le maïs, de ses os le manioc, de sa chair les concombres, les pacaes (Inga feuillei) et d’autres fruits :

« […] il le tua en le dépeçant en menus morceaux […] il sema les dents du défunt et le maïs naquit, graine semblable aux dents ; il planta les côtes et les os, le manioc naquit : racines longues et blanches comme les os, et les autres racines, fruits de cette terre. De la chair naquirent les concombres, les pacaes et le reste des fruits et des plantes, depuis ils n’ont plus souffert de la faim » 22.


 


 

Une version actuelle de ce mythe, recueillie dans le village de Pampas, intègre la figure des jumeaux et explique l’origine des plantes comestibles à partir de leur « dépècement en mille morceaux ». Retenons le passage suivant :

Les habitants de Chiprak, Willcash, Pampas et d’autres de cette région, souffraient d’une grande famine à la suite de cette terrible sécheresse qui s’abattait si fréquemment sur le versant occidental des Andes. Une humble femme de Pampas, accompagnée de ses jumeaux, cherchait désespérément un quignon de pain pour calmer la faim de ses enfants et la sienne, sans jamais cependant perdre de vue ses rejetons car les dangers étaient nombreux en ces temps de crise. L’épervier, qui rôdait sans succès autour des jumeaux, réussit enfin, avec l’aide d’un quencho (colibri), à jeter des puces dans les oreilles de la mère dévouée, la plongeant dans un profond sommeil. Le malin épervier en profita pour enlever les enfants, mais alors qu’il allait satisfaire son appétit, les hirondelles, le quencho (colibri), l’aigle et tous les oiseaux arrivèrent réclamant leur part. Alors ils décidèrent de se partager la proie, et pour cela il fallut couper les enfants en mille petits morceaux. Survint alors un miracle : au fur et à mesure qu’ils procédaient au découpage, les aliments dont on avait besoin apparaissaient. Les petites têtes donnèrent naissance aux pommes de terre, des yeux apparurent les ollucos (Ullucus tuberosus), à partir des jambes se formèrent les ocas (Oxalis tuberosa), et des ongles surgirent les fèves, les ventosités se transformèrent en blé. Ainsi apparurent tous les aliments.


 


 

Un mythe d’origine de la région de Cuzco explique l’apparition de la plante de coca au xviie siècle à partir du corps sacrifié d’une jeune fille :

[…] jadis, avant qu’elle ne soit un arbre comme à présent, elle était une très belle femme qui, ayant été « mauvaise de son corps », avait été tuée et coupée par le milieu et semée. Et d’elle avait surgi un arbre qu’ils appelèrent mamacoca et cocamama, et ils commencèrent à le consommer. On disait qu’on ne pouvait ouvrir le sac dans lequel il était transporté avant d’avoir fait l’amour avec une femme, en souvenir de la première femme. C’est pour cette raison qu’il y a eu et qu’il y a encore beaucoup de demoiselles appelées Coca. Ceci, ils l’ont appris de leurs aïeux qui racontaient cette légende sur l’origine de ladite coca 23.


 

Le morcellement du corps apparaît dans ces récits comme une « condition sine qua non d’accès à la fertilité » (Galinier, 1997 : 251). Par ailleurs, nous constatons un parallèle entre l’activité agricole et le traitement donné au corps et à ses différentes parties. Ces morceaux de corps sont, par métaphore, assimilés aux graines et, tout comme celles-ci, enterrés pour donner naissance aux plantes cultivées. Chez les Laymi (Bolivie), l’enterrement est comparé implicitement à des semailles (Harris, 1982 : 52). L’analogie entre la reproduction agricole et la reproduction humaine est fréquente dans les Andes. Ainsi, on arrose (qarpa-) le corps des enfants pour qu’ils grandissent (wiña-) comme des plantes.


 

La « destruction du corps » et l’apparition des graines sont d’ailleurs à mettre en relation étroite avec l’association que l’on faisait entre les mallki, les corps momifiés des ancêtres du lignage, et les graines « du futur » dans la tradition incaïque :

Le mallqui est censé résider au sein du monde inférieur, du monde profond […] comme dans une matrice chthonienne où le mort doit poursuivre jusqu’à la résurrection une lente, obscure et mystérieuse germination qui détermine et favorise celle de toutes les graines et de toutes les plantes cultivées par ses descendants (Duviols, 1979 : 22).


 


 

Figure sallqa, incarnant les forces incontrôlables et antisociales de la nature, le caractère transgressif du renard, sa gestuelle du seuil en font la figure de la médiation par excellence, entre le monde sauvage et le monde socialisé, entre la nature et la culture. L’ambiguïté du renard se cristallise dans ses actions à la fois bénéfiques et destructrices. Cette nature intermédiaire et le caractère excessif propre aux figures liminaires font du renard un opérateur symbolique déterminant le passage de la nature à la culture26. C’est ainsi que les graines « crues » consommées au ciel sont transformées en « semences » dans le ventre du renard pour donner lieu aux plantes cultivées, la digestion étant la contrepartie naturelle de la cuisson comme l’a bien signalé Lévi-Strauss (1968 : 394).


 

[…] De son ventre se sont répandus tous les produits crus qu’il avait mangés au ciel et qui existaient seulement là-haut : les pommes de terre, le maïs, l’olluco, l’orge et tout ce qui existe dans la terre jusqu’à maintenant comme aliment pour l’homme 27.


 

Le récit précise, par ailleurs, que ces aliments existaient seulement au ciel ; le renard, par leur consommation et leur digestion, allait donner aux hommes les aliments dont ils ont besoin pour leur existence : « De ces premières semences se sont répandus partout dans le monde les produits mentionnés » 28.

Dans une version bolivienne de ce mythe, le renard apparaît, tel un Prométhée andin, volant aux cieux les graines de quinoa, symbole de multiplication agricole (Itier, 1996), pour les donner aux hommes.

Le rôle médiateur du renard est renforcé par l’équivalence qui est faite entre lui et le chien : ce sont les passeurs des âmes des défunts vers l’au-delà. Et bien que le renard ne soit pas considéré dans le monde andin comme un psychopompe, il est dit que l’âme de ceux qui vont mourir prend souvent la forme de cet animal lorsqu’ils ont transgressé les normes sociales. Le renard est par ailleurs identifié au puma, figure de la médiation par excellence. Le renard, par les transgressions des limites constitutives de l’ordre social et cosmique et les sanctions dont il fait l’objet, renforce la distinction entre les catégories qui structurent le monde andin, assurant ainsi l’ordre et instaurant la fertilité 29. Le champ sémantique de la médiation et celui de la fécondité coïncident, mais aussi celui de la transgression. Il semblerait, en effet, que toute médiation impliquerait un dépassement de la mesure 30. C’est cette gestuelle de l’excès qui garantit la multiplication des plantes et des hommes.


 

Le renard, par la déstructuration violente de son corps comme conséquence de ses transgressions, assure ainsi la continuité de la vie, tant humaine que végétale 31. »


 

Dans l'étude en ligne: Análisis del proceso de comunicación en el rito y práctica del florecimiento ancestral a través del chamanismo en Quito ; de Katya Rebeca Cevallos Bedón ; nous découvrons le symbolisme des couleurs :


 

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Et pour finir, ne pas oublier l'importance des 7 plantes sacrées de la Saint Jean !


 

Nous savons maintenant que les 7 directions du Cosmos sont associées au corps et à des couleurs, et donc à des plantes spécifiques, déterminées par les 7 astres principaux.


 

Chacun réalisera les correspondances les plus adaptées au cours de son apprentissage lors de la contemplation des paysages et des analogies qui peuvent naître.


 

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